Comportements transgressifs dans le secteur créatif

À la fin de l’année dernière, l’affaire Harvey Weinstein à Hollywood ouvrait la boîte de Pandore, donnant lieu à des discussions sur les comportements transgressifs qui, fort heureusement, n’allaient plus cesser. Au contraire, ces discussions sont plus que jamais d’actualité et s’étendent à presque tous les secteurs de notre société. Les femmes et les hommes se sont unis sous le dénominateur commun du mouvement #balancetonporc et une conscientisation croissante a déclenché ce changement indispensable.

L’avenir au féminin

Le féminisme actuel – dont les sujets de désaccord sont le plafond de verre, le fossé salarial, le sexisme sous-jacent et l’inégalité des genres sur le lieu de travail – formait une bonne base pour le mouvement #balancetonporc. Les femmes ne sont certainement pas les seules à souffrir d’intimidation sexuelle, mais dans la plupart des cas, un rapport de force disproportionné en est à l’origine. Et dans notre réalité, les hommes occupent encore et toujours la plupart des positions dominantes, y compris dans le secteur créatif. Le manque de présence des femmes dans les fonctions haut placées et les emplois créatifs est évident. Leur travail correspond souvent plus à un rôle de soutien que d’exécution.

Cependant, c’est le moment ou jamais d’être rempli d’espoir : beaucoup de choses changent, nos universités et écoles d’art regorgent de jeunes filles motivées à être les prochaines leaders de nos institutions. L’avenir proche démontrera qu’hommes et femmes sont tout aussi bien aptes à diriger.

Tous féministes

Il faut veiller à ne pas écarter les femmes de toutes ces discussions, comme si elles formaient un groupe à potentiel qui doit recevoir un traitement de faveur. Chaque sexe doit pouvoir mettre ses forces en valeur et reconnaître ses faiblesses. Il faut des hommes féministes qui soutiennent l’autre sexe et les femmes elles-mêmes ont une responsabilité à prendre. Leur position et leurs connaissances sont encore trop souvent sous-estimées, même par d’autres femmes. Faites-vous entendre et soutenez-vous les un(e)s les autres ! Par ailleurs, il doit sembler également normal que les hommes aient par exemple le droit de prendre un congé de paternité ou de travailler à mi-temps.

Des femmes dans le monde du hip-hop

Beaucoup de choses peuvent encore être améliorées. C’est également ce que déclarait Vanessa Gaudy (DJ Vaneeshua), notre collègue-conseillère et cofondatrice du collectif féminin de hip-hop Supafly, dans une récente interview à la Gazet van Antwerpen. « Avant, nous faisions partie des quelques femmes sur la scène hip-hop belge, maintenant, nous comptons parmi bon nombre d’entre elles. Cependant, j’ai toujours l’impression de devoir me prouver un peu plus en tant que femme. En organisant des évènements, nous voulons montrer que la frontière entre les sexes n’est plus aussi délimitée qu’avant. Enfin, j’espère que nous évoluerons vers un monde où quatre filles derrière des platines ne seront plus une source de surprise. »

Où en sommes-nous ?

Il reste encore du chemin à faire, mais nous sommes en bonne voie pour vivre dans une société respectant l’égalité hommes-femmes, où ces dernières pourront occuper plus de positions dominantes et exécuter davantage de fonctions avec un capital symbolique, où les deux sexes pourront indiquer leurs limites à temps, tant au travail qu’en dehors, y compris dans les milieux artistiques et créatifs.

Directives pour les travailleurs via Amplo: que faire en cas de comportement transgressif ?

Sur le site web de Podiumkunsten, vous trouverez un large dossier au sujet du harcèlement sexuel et des comportements transgressifs, ainsi que des directives si vous en êtes témoins ou victimes.

Si vous travaillez via Amplo, ces recommandations vous concernent :

• Ca ne semble peut-être pas toujours possible, mais dites « non ». Dites à la personne qu’il/elle dépasse vos limites. Réagissez directement lorsqu’un comportement cause un sentiment d’infériorité chez vous ou une autre personne. Qu’il s’agisse d’un commentaire sans mauvaise intention ou d’un attouchement. Essayez d’en parler directement après les faits à un dirigeant ou à une personne extérieure (service du personnel, délégué(e) syndical(e)).

• En votre qualité d’intérimaire, vous pouvez en principe vous adresser à la personne de confiance ou au service de prévention du donneur d’ordre. Tout employeur doit avoir, en interne ou en externe, un conseiller en prévention aspects psychosociaux (CPAP). Un CPAP ne peut pas faire partie du personnel dirigeant ou de la délégation syndicale de l’organisation. Ses coordonnées doivent figurer dans le règlement de travail et être communiquées dans un lieu accessible de l’organisation.

• Si votre donneur d’ordre ne dispose pas de personne de confiance, vous pouvez, en tant que victime, vous adresser vous-même à Amplo, qui vous informera et vous soutiendra. Si un tel comportement se produit sur votre lieu de travail, prenez immédiatement contact avec votre consultant Amplo fixe. Il ou elle sera une première oreille attentive et vous orientera vers le service adéquat pour la suite. Parcourons ensemble les étapes que vous pouvez entreprendre : une conversation accompagnée, le lancement d’une procédure informelle ou formelle. Dans le dernier cas, le donneur d’ordre est informé et une enquête est ouverte.

• En dehors de Amplo ou de votre donneur d’ordre, il existe d’autres institutions auxquelles vous pouvez vous adresser pour une aide ou un soutien spécifique. Vous pouvez vous adresser au point de contact 1712 par téléphone ou par mail pour une conversation concernant toute forme de violence ou d’abus. Si vous êtes témoin ou victime de violence sexuelle, contactez un des Centres de Prise en charge des victimes de Violences Sexuelles en Belgique et pour des conseils ou un soutien juridique, rendez-vous dans un Centre d’Action pour le Bien-être. Puisque l’abus est également souvent lié à la discrimination, le point de contact Unia a été créé pour de tels cas.