Débat politique sur le secteur audiovisuel

Point d'attention 1 : Le financement du secteur audiovisuel

Le secteur audiovisuel a connu ces dernières années, comme beaucoup d'autres secteurs, une pression énorme sur les budgets. Les salaires ont été sérieusement indexés, mais les subventions n'ont pas suivi, ce qui a mis beaucoup de pression financière sur les producteur·trice·s et de projets ; et, dès lors, sur les prestataires de service.

Parallèlement, le Tax Shelter, l'un des meilleurs incitatifs à l'investissement pour la production audiovisuelle en Europe, a été modifié par une révision de la législation en 2022. La manière dont la loi est actuellement appliquée a un impact négatif sur le secteur et la compétitivité de la Belgique sur le marché européen.

L'UBV et ses partenaires demandent donc au prochain gouvernement :

· Une indexation correcte des subventions pour que le secteur audiovisuel belge puisse rester compétitif à l’international

· Une révision de la réforme du Tax Shelter , avec une prise en compte de plus de coûts .

· Le refinancement de screen.brussels dans la prochaine période politique et l’augmentation du budget d’investissement à 5 millions par an.

Avec ces mesures, la Belgique peut rester compétitive et attirer des productions étrangères pour des tournages ou de la postproduction. Cela crée non seulement de l'emploi local, mais a un impact direct sur l'économie. Les investissements de screen.brussels dans les productions audiovisuelles génèrent un rendement direct de 9,5 euros pour chaque euro investi. De plus, une industrie cinématographique florissante est un moyen de mettre Bruxelles, la région et le pays en valeur positivement et de les rendre attractifs. Cela conduit également à un taux d’emploi stable et à des personnes qui s'installent durablement en Belgique et dans la région bruxelloise.

Point d'attention 2 : Formations et talents

Pour certains métiers spécifiques du secteur audiovisuel, et surtout dans les effets spéciaux (VFX), les entreprises peinent à recruter . Il faut donc investir dans des initiatives de formation, notamment des formations pratiques. Pour préparer la prochaine génération, combler le manque dans le secteur, et réduire le taux de chômage à Bruxelles.

« En raison du contexte spécifique de notre secteur, les producteur·trice·s ont parfois seulement trois mois pour trouver les bonnes personnes. Pour pallier ce problème, l'UBV lance un projet pilote. »

Le projet pilote de l'UBV est une formation pratique qui réunit différents partenaires et s'inspire des projets réalisés par Scum Studios à Anvers. Ils permettent notamment aux jeunes de se familiariser avec la pratique de la réalisation télévisée sur le lieu de travail d’ATV. Ils parviennent à aider des personnes d’horizons divers à trouver un emploi dans le secteur audiovisuel. UBV souhaite développer un projet similaire en partenariat avec Scum Studios à Bruxelles. D’autres partenaires tels que Mediarte et Erasmus Hogeschool sont aussi impliqués.

Avec ce parcours de formation, l'UBV ne fait pas concurrence à d'autres formations, au contraire. Grâce à un système de dérogations, il complète les filières d'études audiovisuelles existantes.

Point d'attention 3 : Nouvelles technologies

La numérisation, les nouvelles technologies et l'I.A. représentent de grands défis pour le secteur audiovisuel, mais offrent aussi selon l'UBV une occasion unique de mettre Bruxelles sur la carte en tant que lieu d'innovation. La question posée aux politiciens était donc de savoir comment le gouvernement peut transformer ce défi en opportunités de manière éthique.

« Nous prenons exemple sur le Canada, où ils ont réussi à créer un écosystème très réussi de pollinisation croisée dans le secteur audiovisuel. Heureusement, la plupart des politiciens présents étaient entièrement d'accord avec cette vision. »

Le projet de l'UBV est de réaliser un Hub XR inspirant à Bruxelles. Un lieu physique où les intéressé·e·s et les professionnel·le·s peuvent tester de nouvelles technologies, expérimenter avec la VR et les murs LED, et découvrir les possibilités de l'I.A. Un endroit où les acteur·rice·s du secteur peuvent se rencontrer et se renforcer mutuellement, et où de grandes entreprises comme Meta et Google viennent présenter leurs dernières technologies. Ce serait également le lieu pour le parcours de formation pratique, et un endroit où les enfants et les jeunes peuvent être inspirés pour poursuivre une carrière dans le secteur audiovisuel. Car de plus en plus, en plus des technicien·ne·s spécialisé·e·s dans le secteur AV, des programmeurs, des informaticien·ne·s et des développeur·euse·s de jeux sont nécessaires. Ce projet, nous souhaitons le réaliser en partenariat avec XR Valley et l'Erasmus Hogeschool Brussel.